Cannabis mon amour

Tu t’es infiltré dans ma vie telle une promesse de convivialité.

L’inclusion, par cette douce initiation reste gravée dans ma mémoire.

Intimité de cette jeunesse tumultueuse!

Un brin de subversion, un peu d’identification,

le cocktail était parfait.

Tu as su si bien me comprendre

Comme beaucoup de couple, nous sortions beaucoup toi et moi.

Puis nous nous sommes refermés l’un sur l’autre.

Et tu es devenu mon refuge face au vacarme du monde.

C’est doux, c’est cotonneux d’être dans tes bras.

Une garde à vue,

trois malaises,

des dépenses non mesurées,

des risques inconsidérés,

un environnement contrôlé,…

mais quel couple n’a pas ses petites chamailleries

A présent,

je peux m’apercevoir avec effroi

que je ne peux plus vivre sans toi.

Je te voue une loyauté sans faille

et à l’idée de ton absence je tressaille..

Que dis-je ?

J’angoisse ! Je défaille même !

Comment affronter le tumulte de la vie sans toi ?

Mon oxygène.

Mon repère.

Ma familiarité.

Liberté aliénante et traître…

Ha ! Tu m’as bien eue !

Non. Je te mens.

Et pire, je me mens.

C’est moi. Moi qui t’ai courtisé,

moi qui me suis accrochée à toi,

moi , encore, qui t’ai couru après sans relâche.

Moi, qui me morfonds en ton absence,

et qui te rappelle en larmes ,

alors même que c’est moi qui t’ai mis à la porte de ma vie…

Une fois de plus…

En t’accusant de tous mes maux,

influencée par les mots de mes proches.

(Haha, là encore je tente de me dédouaner auprès des autres)

Mais…s’ils avaient tort ?

Si je te quittais pour toujours,

et que je découvrais que mon seul problème,

la seule source de mes souffrances,

c’était moi…

Plus rien ni personne à accuser ni à blâmer…

Plus rien ni personne pour me sauver…

Seule.

Observatrice impuissante du désastre

orchestré de main de maître par mon esprit torturé ;

victime prise au piège dans une valse insensée ,

qui m’oblige à tourner en rond encore et encore

unique tortionnaire de l’enfant en pleurs…

Ce serait trop horrible !

Je ne pourrais pas le supporter !

Alors je continue ce jeu pervers ,

j’entretiens cette relation toxique,

ce flirt machiavélique.

Et inlassablement je reviens suppliante.

Pitié, laisse-moi t’aimer !

Je t’en supplie, laisse moi te détester…

Encore un peu…

Myster Jo